Baby, you cut my heart out
Baby tu m’as arraché le cœur chantait le Nazgûl
Baby, you made me bleeeeed !
Baby tu m’as fait saigneeeer !
Il ferma les yeux et écouta, et c’était presque comme si une décennie s’était soudain envolée, comme si West Mesa n’avait jamais eu lieu, comme si Nixon était encore à la Maison Blanche et que la guerre du Viêt-nam faisait toujours rage et que le Mouvement était encore bien vivant. Mais quelque part, parmi les lambeaux de ce passé, une chose demeurait la même : Jamie Lynch était mort. Et on lui avait bel et bien arraché le coeur…
Trois mois sans chronique… Une grosse période vraiment remplie où je n’avais pas une minute pour me poser et écrire mes avis sur mes lectures, qui ont pourtant été nombreuses. Et les vacances qui arrivent, annonçant également une période creuse jusqu’à la rentrée. Pour autant je ne voulais pas partir sans laisser la chronique de ce livre en partenariat avec Livraddict et la maison d’édition « Folio SF ». Je leur remercie pour cet envoie et ce petit moment de lecture purement Rock.
Synopsis:
Jamie Lynch, alias « Sauron », l’ancien impresario du Nazgûl.
Le Nazgûl, ce groupe mythique de la fin des années soixante, dont le chanteur Patrick Hobbins fut, on s’en souvient, abattu par un tueur inconnu lors du tragique concert de West Mesa, le 20 septembre 1971, jour qui devait marquer la fin d’une époque. Celle du Flower Power et de l’engagement contre la guerre du Vietnam, des drogues psychédéliques et de l’ultra-gauchisme, de la libération sexuelle et du zen macrobiotique, des communautés et des universités.
Le Nazgûl, qui vient de se reformer et part en tournée pour faire résonner à nouveau le Rag de l’Armaguedon. Ancien journaliste dans l’underground reconverti dans le roman, un peu paumé dans les années quatre-vingt, Sandy Blair décide d’enquêter sur le meurtre. Et cette enquête va le transformer en acteur d’un drame dicté par la partition du célèbre album du Nazgûl, Musique à réveiller les morts… Mais qui manipule le groupe ? Et qui a décidé de faire renaître la Révolution aux États-Unis ?
Mon avis:
Nous sommes bien loin de « Trône de fer » que j’ai réellement adoré. Mais attention cela ne veut pas dire que je n’ai pas aimé ce bouquin. Mais plutôt que j’ai découvert un autre univers de l’auteur. Et tout aussi prenant que sa fameuse saga à succès.
Les années sixteen, woodstock, le rock pure et dure font un parfait décor de polar cauchemardesque et sanglant dans lequel l’auteur nous envoie plonger sans bouée de sauvetage.
Sandy Blair, romancier actuellement bloqué du syndrome de la page blanche, se voit offrir l’opportunité de revivre une époque qu’il pensait révolue en écrivant un article pour le journal qu’il a conçu avec un ami qui l’a renvoyé depuis bien des années. Mais ce dernier va l’appâter avec une histoire que seul Sandy peut comprendre. Car Sandy connait parfaitement l’époque du fameux groupe de Rock « Les Nazgûl » : il les a suivis et interviewés du temps de leur grandeur dans les fameuses années sixteen, à l’époque de Woodstock. Aujourd’hui ce groupe revient dans les mémoires avec la mort tragique de leur imprésario, Jamie Lynch.
Une mort trop mystérieuse qui fera remonter également la première mort tragique du chanteur du groupe, Patrick Hobbins abattu violemment en plein concert. Mais surtout une mort étrange qui se rapproche un peu trop d’un des textes du groupe. Sandy va alors tout quitter pour se lancer dans cette histoire et essayer de déterrer des cadavres pour comprendre qui est derrière tout ça. Mais il est loin de se douter de ce qui l’attend. Aura-t-il une imagination assez vaste pour assimiler tout ce qui va lui tomber dessus ?
Sandy est un écrivain d’âge mure, qui part à la conquête de son propre passé. Il a évolué en plein Woodstock, avec une vie sans attache, où plaisir valait mieux que devoirs. Aujourd’hui, c’est un homme sans grande passion, avec une compagne, une maison et une vie trop rangée. Et la mort de Jamie Lynch va le plonger dans son propre passé. Parfois très cohérent et parfois complètement immature. On sent une crise de la quarantaine bien tassée. Mais cela le rend également attachant et plutôt sympathique.
L‘écriture du livre est égale à l’auteur. Elle varie parfois de la fluidité à un côté plus brut, plus saccadé, mais sans jamais nous fatiguer. Une bonne dose de rock, de sang, d’angoisse et on obtient une perle de thriller. A recommander chaudement.
Baby, you cut my heart out Baby tu m’as arraché le cœur chantait le Nazgûl Baby, you made me bleeeeed ! Baby tu m’as fait saigneeeer ! Il ferma les yeux et écouta, et c’était presque comme si une décennie s’était soudain envolée, comme si West Mesa n’avait jamais eu lieu, comme si Nixon était […]