Au royaume des six Duchés, le prince Chevalerie, de la famille régnante des Loinvoyant – par tradition, le nom des seigneurs doit modeler leur caractère- décide de renoncer à son ambition de devenir roi-servant en apprenant l’existence de Fitz, son fils illégitime. Le jeune bâtard grandit à Castelcerf, sous l’égide du maître d’écurie Burrich. Mais le roi Subtil impose bientôt que FITZ reçoive, malgré sa condition, une éducation princière. L’ enfant découvrira vite que le véritable dessein du monarque est autre : faire de lui un assassin royal. Et tandis que les attaques des pirates rouges mettent en péril la contrée, Fitz va constater à chaque instant que sa vie ne tient qu’à un fil : celui de sa lame…

Mon avis:

Tellement d’avis positifs m’ont finalement fait tenter l’aventure de l’Assassin royal. Et j’en suis ravie. Mon temps de lectures fut très réduit par les vacances scolaires, où, contrairement à beaucoup, je me retrouve surbookée mais pas par les bouquins (notez le superbe jeu de mots :p). Mais finalement cela m’a permis de déguster ce premier tome. Bien que j’ai eu l’intégrale de la première époque, je décide de changer un peu d’univers avant de me plonger dans la suite.

Pour la chronologie de cette dynastie : nous vivons dans les six-duchés, et chaque membre de la famille régnante porte le prénom d’un trait de caractère (pas toujours acquis mais en règle générale il résumera bien la vie du roi et de sa descendance). Le roi actuel est Subtil. Il est accompagné de ses trois fils : dans l’ordre de naissance, Chevalerie, Vérité et Royal.  Mais notre héros ici ne sera aucun d’entre eux, mais le bâtard du prince héritier, Chevalerie. Au début, lorsque le jeune homme fut déposé par son grand-père à l’âge de six ans, il ne portait pas de nom. On l’appelait « Garçon » ou « Bâtard », puis il sera Fitz (qui, selon leur langage, signifie « Bâtard » un peu comme Snow pour GOT), par la suite il sera Fitz Chevalerie.

Il passera les premières années dans l’ombre de son père qui, à sa découverte, renoncera au trône et s’exilera loin sans avoir vu son fils. Il sera donc éduqué par son ancien limier loyal à Chevalerie, Burrich, aujourd’hui gardien des écuries. Il apprendra à Fitz le soin des animaux durant ses premières années d’apprentissage. Il deviendra comme un second père durant ce laps de temps. Mais c’est à ce moment précis que Fitz va exploiter le Vif pour la première fois.

Dans ce monde vit deux Magies : L’Art et le Vif. L’Art est une magie royale, qui permet de communiquer par la force de l’esprit, mais, poussée à son extrême par les Artilleurs, elle peut aussi  faire bien d’autres choses, comme blesser ou soigner physiquement, influencer à distance des humains, allonger sa  vie… Les possibilités de cette magie sont gigantesques. Enfin le Vif, un don mal perçu par les habitants. Il  permet de ressentir toutes les formes de vies animales aux alentours, de comprendre plus ou moins ce que veulent dire les animaux (même s’ils ont un esprit vraiment différents des humains), de comprendre les besoins des autres, de les « repousser » ou de les « attirer ». Cette magie permet aussi de se « lier » avec un animal précis, si celui-ci recherche aussi un partenaire. Ce lien leur permet de communiquer plus facilement, de discuter, voire d’utiliser les sens de l’autre quand c’est nécessaire. Fitz , évidemment, a ce don et Burrich va tout faire pour l’empêcher de l’exploiter ou de le maîtriser.  Cette partie de l’histoire m’a fait un peu penser à l’univers de « L’empire ultime ».

Voilà pour la base du livre. Je ne vais pas aller plus loin car, comme le nom l’indique, on va parler de son apprentissage d’assassin qui sera ordonné par Subtil. Mais je ne veux pas trop spoiler le fil rouge de ce premier tome. Je peux encore vous dire qu’en plus de son apprentissage d’assassin, nous allons aussi vivre des aventures magiques et mystérieuses avec même des pirates !!  Et pour vous donner plus envie, voici le début du premier chapitre qui vous montre que le narrateur n’est nul autre que Fitz.

Ma plume hésite, puis échappe à ma main noueuse, laissant une bavure d’encre sur le papier de Geairepu. Encore une feuille de ce fin matériau gâchée, dans une entreprise que je soupçonne fort d’être vaine. Je me demande si je puis écrire cette histoire ou si, à chaque page transparaîtra un peu de cette amertume que je croyais éteinte depuis longtemps. Je m’imagine guéri de tout dépit mais, quand je pose ma plume sur le papier, les blessures d’enfance saignent au rythme de l’écoulement de l’encre née de la mer, et je finis par voir une plaie rouge vif sous chaque caractère soigneusement moulé.

L’écriture est vraiment agréable. Bien moins difficile que GOT mais on n’est pas non plus dans du young adulte. Toutefois, le vocabulaire est simple et bien tourné. Les descriptions sont également dans ce sens. On se laisse vite envahir par le rythme que prend l’auteur et on vogue sur ses pages comme sur une eau tranquille. Du moins 90% du temps ^^. Puis, par moment, l’auteur s’amuse avec notre esprit, surtout si on lit le soir à demi-endormi. Il a l’art de nous réveiller pour comprendre le sens de ses phrases pièges, comme:

Ne fais jamais ce que tu ne peux défaire avant d’avoir réfléchit à ce que tu ne pourras plus faire une fois que tu l’auras fait.

Ou bien encore:

Il n’y a pas de commune mesure entre l’expression méditative d’un adulte et l’esprit bovin d’un adolescent (Celle là je l’avais bien comprise mais elle m’a bien fait rire ^^) 

En bref, je vous conseille vivement ce premier tome qui, je l’espère, sera le premier d’une longue série de coups de cœur.

Lu dans le cadre du challenge: